Au revoir Jean-Pierre
Merci pour votre témoignage émouvant.
Bien amicalement
CV
Un regard neuf sur une passion partagée : la médecine
salle des pas perdus?
palais des glaces?
murs des lamentations?
consigne sociale?
cet espace que nous traversons des dizaines de fois par jour
nous ne la voyons pas beaucoup
nous la devinons plus
car nous connaissons très bien chacunes des personnes
qui s'y perd en impatience
multipliée par le nombre de chaises
et le regard des autres collaborateurs, restés dans les coulisses
de nos rencontres singulières que l'on égrène à longueurs d'heures
autant de prières silencieuses qui nous abassourdissent les tympans
et surchargent nos bras restés ballants
notre salle d'attente , nos collaborateurs présents et à venir
nous sommes le liant entre Hugo et ses pairs, perdus de vue
Dr Bouali Naima
ex-chirurgienne pédiatrique
reconvertie à la médecine générale
Maison médicale Norman bethune
Molenbeek
Elle prend la tumeur comme elle a pris le divorce: comme des événements. Et ce ne sont pas des événements qu'elle suit, c'est moi. Cette femme me rappelle, semaine après semaine, que je ne me réduis pas à une maladie, ni à des symptômes. Elle me rappelle, en somme, que j'existe et que je suis irréductible.
" à ces hommes et femmes...
celui qui m'a opérée et qui passait le soir pour me redonner du courage...
celui qui a décidé que je ne reprendrais plus mon travail: savait-il ce qu'il m'enlevait?...
celui qui n'a plus répondu à mes courriers parce qu'il ne savait plus quoi proposer pour me soulager...
celui qui m'a promis de me soulager, de tout essayer et que je n'ai jamais revu...
celui qui m'a fait une perfusion de placebo pour voir si j'avais vraiment mal...
celui qui l'a engueulé, mais que cela arrangeait bien que quelqu'un ait eu l'audace d'essayer...
celui qui m'a donné un rendez-vous urgent pour dans quatre mois...
celui qui m'aide, par l'écoute, à trouver la vie, ma vie...
celui qui m'a dit ses craintes, les mêmes que les miennes, tout en m'affirmant "je ne suis pas là pour te rassurer mais pour être avec toi si ça se complique" ça c'est bon...
celui qui a pu me dire "je ne sais pas"...
celui qui m'a dit que j'allais mourir bientôt; il ne s'en souvient pas...
ceux qui ont cru que l'ont pouvait tout me dire parce que j'étais médecin...
celui qui venait me confier dans la prière son intervention du lendemain..."