dimanche, octobre 09, 2005

au fil des saisons




Rester au courant des saisons.



Une facette à laquelle je tiens beaucoup est la proximité. Celle de mes patients et de la population en général: être médecin de village “dans” le village, de famille “dans” la famille. J’espère aussi rester proche de ma famille, de mes enfants, savoir leur ménager une place. C’est une richesse certaine, même si elle ne doit pas toujours être facile à gérer.

J’apprécie aussi beaucoup la vie d’un village, quand il ne se limite pas à une “cité-dortoir”. Avoir une école, une paroisse ouverte, proposer diverses activités, lieux de rencontre (sport, club de jeunes, culture,...). Dans un tel contexte, divers services comme celui d’un médecin sont importants. Ce serait à mes yeux un endroit de travail idéal. J’espère également y trouver une équipe de travail, intégrée elle aussi (paramédicaux, le CPAS et ses services,...).

C’est peut-être un détail pour certains mais en ce qui me concerne, pratiquer dans un milieu rural est vraiment important. En effet je crois qu’après ces années d’étude passées en ville, j’ai bien besoin d’un “retour aux sources”. Tu te souviens de ce que je t’avais dit avant de m’inscrire à la fac: “s’il y avait un avenir en agriculture et si j’avais quelques dizaines de millions pour me lancer, je crois que j’aurais fait l’agriculture.” Après ma jeunesse passée dans les fermes et les campagnes, cela fait partie de mon “environnement vital”. Je suis d’ailleurs content de me dire qu’en tant que généraliste je pourrai rester fidèle à moi-même et pratiquer en milieu rural, encore côtoyer ces gens et “rester au courant des saisons”, contemplant le blé qui mûrit ou les couleurs de l’automne entre deux visites. J’apprécie également la place qu’ils réservent en général à leur médecin, lui faisant confiance et l’intégrant dans leur milieu, leur vie. C’est en quelque sorte une façon de ne pas décrocher de cette ambiance tout en l’abordant sous un autre angle. Comme je le disais en rigolant à mes amis, “je suis un paysan et je serai un paysan médecin” (mais pas un médecin “paysan” dans le sens péjoratif).

Je pense d’ailleurs qu’il ne faut pas considérer la campagne comme un “trou perdu”. Surtout actuellement grâce aux moyens de communication (fax, internet,...) et à l’informatique qui nous permettent de rester “in”.

Enfin, dernière petite touche d’originalité (ou d’idéal)... J’ai constaté au cours de ma scolarité (primaire et secondaire) qu’on apprenait beaucoup de choses utiles mais qu’on omettait un peu trop de parler de son corps, de sa santé, de son équilibre personnel. Je pense qu’il serait important d’améliorer l’éducation des générations futures à ce sujet. Aussi, j’aimerais pouvoir aller dans une école, et, dans le cadre d’un cours de science par exemple, donner 3,4,5 heures d’informations pratiques pour être plus à l’écoute de son corps, des ses changements et signaux d’alertes nécessitant une consultation chez un médecin, voire un psychiatre (dont l’image dans le grand publique devrait être réajustée). Mais cela bien sûr, c’est un détail un peu fantaisiste peut-être, quoique...

Eh bien voilà..
Mon train arrive à destination de même que ma réflexion. Il y aurait peut-être plus de choses à dire, d’autres motivations qui me pousseraient aussi vers la médecine générale et qui s’appelleraient simplement “la vocation”?

Guy Delrée