lundi, décembre 26, 2005

le rire comme ultime thérapie

Un vieux monsieur, atteint d'un cancer et collectionnant toutes les complications possibles de son traitement, se trouve hospitalisé depuis plus de trois semaines, sans pourtant voir vraiment le bout du tunnel.Je lui téléphone hier matin à la clinique pour prendre de ses nouvelles, et j'entends à ma grande surprise ce que je pense être un répondeur, qui me répond très lentement et à deux reprises : "Les bureaux sont fermés jusqu'à onze heures... Les bureaux sont fermés jusqu'à onze heures.
"Interloqué, j'essaie de comprendre ce qui se passe lorsque j'entends un grand éclat de rire de l'autre côté du téléphone, suivi d'un moment d'hésitation, lorsque le patient se rend compte tout d'un coup que son interlocuteur n'est pas son épouse, comme il le pensait bien évidemment, mais bien son docteur qui tombait par hasard dans cet émouvant moment de complicité conjugale.

Quel bonheur d'entendre cette personne de plus de quatre-vingt ans, en pleine lutte pour sa survie, prendre encore le temps d'échafauder une plaisanterie téléphonique pour rappeler à sa femme ce qu'il était et veut sans doute rester jusqu'à son dernier souffle : un être vivant, prêt à s'amuser de tout, fût-ce dans cette situation désespérée, parce qu'une journée sans rire est une journée perdue...Quelle leçon extraordinaire, et quel moment d'intense émotion.Merci, tout simplement, cher patient anonyme et merveilleux.


Joyeux Noël à tous.

Luc Vanwelde